Lors de mon retour de Tasmanie, je me retrouve à débarquer à Christchurch. Un petit coup d’auto-stop par la route d’Arthurs Pass, et me voilà de nouveau à Hokitika. Je suis content d’avoir pu faire cette route, même en voiture, car elle est emblématique de l’île du sud.

Une fois à Hokitika, je quitte une dernière fois Kevin et reprend la route du West coast Wilderness trail. Après seulement une vingtaine de kilomètre, je casse le câble du dérailleur arrière. Je cherche le câble de rechange dans mes sacoches, mais pas moyen de mettre la main dessus ! C’est à ce moment que je croise Eelco, un Hollandais qui vient de parcourir la Nouvelle-Zélande du nord au sud à pieds (3000km en 4 mois) et qui remonte en vélo. Malheureusement, il ne pourra pas me dépanner.

Je pédale donc tant bien que mal jusqu’à un café quelques kilomètres plus loin pour y laisser mon vélo. De là je retourne en auto-stop jusqu’à Hokitika pour y acheter un nouveau câble et un second de rechange. C’est à Hokitika que je recroise Eelco et nous resterons un bon moment à discuter voyage autour d’un café.

Enfin de retour à mon vélo et une fois les réparations faites, il est déjà 15h passé. J’écourte donc ma journée pour me rendre uniquement à Ross, ville qui signale la fin du trail. L’imperial Hôtel de Ross conseillé par Eelco est très sympa. J’y retrouve plusieurs groupes de Français et nous mangerons ensemble le superbe buffet à volonté de l’hôtel. Je testerai pour la première fois la « sea food chowder », une soupe de fruit de mer excellente ! Parmi les français, se trouve aussi un ancien de Piman, ma boite de prestation : le monde est vraiment petit J

Ensuite je redescends vers le sud afin de rattraper mon retard et je vise Fox Glacier : un coin sympa accessible après 3 cols. Mais le soir de mon second jour, au camping de l’hôtel de Whataroa, je discute avec la patronne qui m’informe que les chemins d’accès au glacier Fox sont bloqués à cause de travaux. Et après une chouette soirée billard Jukebox avec 4 françaises, 2 belges et un canadien, je décide finalement d’aller faire de la rando au glacier Franz Joseph situé juste avant ces fameux cols.

Une fois à Franz Joseph, je commence par mon après-midi de libre pour aller faire la petite randonnée qui vient jusqu’au pied du glacier. Celui-ci ayant fortement reculé depuis un siècle, des panneaux jalonnant le sentier nous informe de sa présence en telle ou telle année. C’est assez triste et impressionnant comme il a pu fondre.

Le lendemain, je reste à Franz Joseph pour une rando à la journée. Le temps est superbe le matin lorsque je commence, mais rapidement des nuages arrivent et lorsque j’atteins le sommet après 2h30 de montée plutôt sportive, je me retrouve dans le brouillard complet : zéro visibilité.

Bon c’est décidé, après ces nombreux échecs (casse de câble, Fox non accessible, mauvais temps en rando…) je décide de rattraper tout ça. D’abord une grosse journée pour passer les 3 cols et faire une bonne distance après cela (je n’aurai pas mis pieds à terre dans les côtes des cols, mais c’était difficile). Ensuite une autre grosse journée  de 87km pour atteindre la ville de Haast avec en prime un petit col avant l’arrivée. Et enfin, une section que j’avais prévu en 3 jours que je ferai finalement en 2, incluant le col de Haast, extrêmement raide (j’ai dû pousser le vélo sur plus de 2 kilomètres dans des côtes vertigineuses), et les 2 lacs jusqu’à Wanaka, ce qui représente en tout environ 140km ainsi que pas mal de dénivelé. Le seul souci sur cette dernière étape aura été le mauvais temps qui m’obligera à ranger ma tente trempée et à rouler plusieurs heures sous la pluie battante. Heureusement le temps se calme l’après-midi et je termine la route au soleil jusqu’à Wanaka le long du magnifique lac du même nom et du lac Hawea. C’est à partir d’ici que la côte ouest se termine. On entame la région d’Otago et ses montagnes.

Avant de terminer, quelques petites choses à noter sur la côte ouest, en particulier la partie la plus au sud jusqu’à Wanaka :

-         Les sandflies : elles se feront de plus en plus nombreuses jusqu’au col de Haast et finirons par me quitter à Wanaka. Elles sont horribles. Extrêmement nombreuses, elles se jettent sur vous dès que vous êtes à l’arrêt. Très petites, on ne les remarques parfois pas. Leur morsure est un peu douloureuse, mais surtout les démangeaisons persistent au moins une semaine. On en dort plus la nuit et on se gratte jusqu’au sang.

-         La route se fait de plus en plus sauvage au fur et à mesure qu’on descend vers le sud. Même si le paysage reste souvent très pastoral, c’est le manque de spots de camping ou de boutiques pour manger qui se fait de plus en plus rare. C’est ce paramètre qui m’a parfois obligé à faire de longues étapes vers la fin de la côte ouest.