Bien fatigué de ma traversée par le col Danseys, je m’attaque à l’Alp to Ocean trail que je fais en sens inverse. Il n’y a pas vraiment de sens dans les trails à vélo, mais disons que celui-ci se fait plutôt de la montagne vers la mer histoire de profiter de la descente. Mais je n’ai pas vraiment le choix vu mon itinéraire…

La première partie consiste essentiellement à remonter la rivière le long de lacs artificiels et de barrages. Le temps n’est pas terrible mais au moins il ne pleut pas (pour le moment). Le dénivelé n’est pas difficile non plus mais je dois supporter un vent souvent de face et la piste n’est pas toujours évidente sur mon vélo couché.

Après 2 jours de pistes, j’atteints la ville de Omarama où je fais un petit break. La route non-stop depuis Invercagill commence à se faire sentir et je n’ai plus de jambes. Toujours aussi très sale depuis le col Danseys, il faut que je fasse une lessive et que je nettoie mon vélo. C’est donc une après-midi « repos » où je sèche la tente, fait des courses, nettoie ma chaîne maillon par maillon, fait de la lessive, recharge mes appareils… bref je me repose pas beaucoup. Et oui je fais sécher mes affaires car il a plu la nuit dernière et ce matin donc je suis un peu trempé.

Après un peu de repos à Omarama, je quitte la rivière pour partir dans la montagne vers le lac Ohau en passant par des routes secondaires en gravier. Je suis toujours le trail A2O qui m’emmène sur un plateau magnifique. Le temps se dégage enfin et j’apprécie quelques rayons de soleil sur mes premières montagnes enneigées ! L’ascension aura été difficile tout de même jusqu’au point culminant du trail (900m) avec plusieurs chutes à vélo, heureusement jamais très grave… Bon sauf une où j’aurais pu glisser jusqu’à la rivière, mais c’est passé. Le comble est qu’après cette chute, j’ai décidé de faire demi-tour pour prendre un « raccourcis » vers la route du lac. Cette décision s’est transformée en descente de trial avec les pieds pour freiner et descendre des marches d’escaliers… Bref tout ça est enregistré en caméra embarqué ^^

De Ohau je redescends un canal jusqu’à la ville de Twizel où je reprends contact avec le tourisme de masse. Dernière ville avant le Mont Cook, j’y fais des courses avec tous les bus de chinois de la région. Un régal… Puis je m’empresse de remonter la route jusqu’au lac Pukaki menant au Mont Cook. Je quitte d’ailleurs le A2O à Twizel car celui-ci passe de l’autre côté du lac avant de finir par un saut de puce au-dessus de la rivière… en hélicoptère !

La vue sur cet immense lac de montagne est splendide. L’eau est turquoise et les montagnes alentours sont enneigées. Enfin une ambiance un peu plus Alpine que ce que j’avais pu voir de l’autre côté sur la côte Ouest avec le glacier Franz Joseph. Le temps ici est enfin très correcte et nous pouvons admirer le Mont Cook au-dessus du lac et le soir sous les étoiles face au levé de lune : magique.

Enfin dernière petite journée à vélo pour arriver au Mont Cook. Après tergiversations dans le village je finis par aller 2km plus loin sur le camping White Horse d’où partent la plupart des randonnées. Là je croise 2 connaissances par hasard qui venaient randonner dans le coin. L’une rencontré un mois plus tôt à Wanaka, et l’autre quelques semaines auparavant à Curio Bay.

Le lendemain, je me lève très tôt pour partir randonner jusqu’à la Mueller Hutt, 1000m plus haut. L’ascension le long d’escaliers interminables pour finir sur un plateau très venteux couvert de neige. Ambiance ! Mais la récompense est à la hauteur. Une vue splendide du Mont Cook et des glaciers alentours, bien au chaud dans un refuge où on nous offre un petit café bien appréciable.

Après une heure à trainer la haut et faire des photos dans le vent, je redescends jusqu’au camping pour remballer mes affaires. Cette journée de pause à vélo n’en sera pas vraiment une non plus car je décide de m’avancer pour le lendemain. Je retourne à Glentanner pour prendre une douche et quitter la zone où le temps commence à se gâter. Fort heureusement pour moi, le fort vent dans le dos et une pente plutôt en ma faveur me fait rouler les 25km jusqu’au camping en 45 minutes plutôt que les 2h du trajet aller de la veille.

J’en profite pour trainer un peu au camping et profiter du café de l’héliport avant de repartir le lendemain pour mon dernier itinéraire jusqu’à Christchurch.